Arrivée de Dame Clothilde de Laveissière et de Bost

Joséphine était aux quatre-cents coups... D'abord, parce qu'elle aimait les réceptions à Ménessaire, même les intimes comme celle qui était prévue, et ça, c'était la bonne nouvelle, mais aussi parce que cette fois, quelqu'un d'autre allait se mettre aux fourneaux - autant dire à sa place - et ça, c'était la mauvaise nouvelle.

Aussi, ce fut mi-figue mi-raisin qu'elle accueillit l'Auvergnate : bonne fille comme toujours, mais tout de même un rien vexée.

Bien l'bonjour, dame, Son Altesse m'a prévenue et m'a dit de vous montrer les lieux, fit-elle sitôt avisée de l'arrivée.

Un caillou "aéro-propulsé" par le pied d'un mauvais vient s'écraser non loin de la porte d'entrée ou se tiennent quelques personnes. Le Mauvais, détenteur du superbe gauche, s'approche lentement, bougonnant. Regard de défis pour qui ose le sermonné pour le pauvre petit caillou. Son Altesse l'avait fait expressément demander. Comme s'il n'avait que ça à faire ! Il perd un temps précieux à se rendre au château, alors que le zinc d'un comptoir doit être lustré par son coude.

" Le bonjour ! "

Tente un regard vers l'intérieur.

" Elle est où madame notre hôtesse ? Vous savez la petite tête blonde qui sent la vanille. "

Bougone de nouveau qu'elle n'est pas fichue d'être là elle ! "Le Légendaire" est présent devant son château et même pas elle se bouge le séant pour l'accueillir comme il se doit. Il ajoute quelques mots soigneusement choisis dans son répertoire des petites familiarités.

Une voiture aux armes des Mortain s'approchait, mais bien trop lentement au gré d'un petit bonhomme qui trépignait sur la banquette.

Gaston, on-quand, on-arrive-quand, on-arrive-quaaaaaaaand ?

Eh oui, le bonhomme en question avait beau se plaire dans le Dauphiné, il lui tardait de revoir sa mère et sa soeur - et puis son poney, aussi.

Tant et si bien que quand la voiture s'arrêta devant le porche, il sauta à terre et se précipita tout droit vers la salle de réception, non sans crier :

Les gardes firent prévenir la cuisinière du château, qui réserva à Clothilde un accueil... quelque peu mitigé...

Bien l'bonjour, dame, Son Altesse m'a prévenue et m'a dit de vous montrer les lieux

La Dame de Laveissière lui sourit aimablement.

Bien le bonjour, je vous remercie de votre accueil.
Soyez rassurée, je ne vais point me substituer à vous, je n'ai fait que concocter un petit menu, et contacter des cuisiniers qui vous aideront dans votre tâche ce soir.
Ils ne devraient tarder à arriver, ils ont pris place dans la même carriole que les musiciens...

Du regard, la présidente du comité des festes du Bourbonnais-Auvergne chercha la carriole en question, au beau milieu des coches venant de tous les coins du Royaume et même au-delà, sans nul doute.

Elle espérait aussi apercevoir celui de sa soeur, afin de pouvoir faire son entrée en sa compagnie...

Tequila avait chevauché jusqu'au Château de Menessaire où elle avait été conviée avec ses compagnons des 45. C'était la première fois qu'elle allait rencontrer la Princesse Armoria.

Tout ira bien, se dit-elle.

Elle s'approcha du garde.

- Bonjour mon brave. Je suis Tequila d'Heilheim, membre des 45. Peux-tu annoncer ma présence, je te prie ?

Voyage poussièreux, chaud, moite, mais agrémenté de pauses ombrées et bienvenues.

Les chevaux couverts d'écume avaient été épuisés dans un dernier galop, avant que les portes ne soient en vue. Les tenues au lys d'or servaient ici de laissez-passer, et les vantaux ouverts, ils avaient mis pied à terre dans la cour d'honneur.

Il se tourna vers Tia.

Voilà, chérie, courte route finalement. Souhaitons que la cave soit à la hauteur de la région !

Epoussetage mutuel, un baiser, et il attendit le préposé a l'accueil. Le véloce Forrest, peut-être ?