Château de Menessaire
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Château de Menessaire

Domaine de la Princesse Armoria, Duché de Saulieu
 
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 Courriers

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Armoria

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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeSam 4 Oct 2008 - 19:49

Citation :
Dijon, le 4 d'Octobre 1456,

Arquian,

Dans le panier de crabes où je me dois d'évoluer, parmi de trop rares personnes à la fois fidèles et intelligentes, je subis maints idiots et des hypocrites plus nombreux encore. Mais je n'ai guère le choix quant au fait de les fréquenter, n'est-ce pas... Je m'y efforce donc.

En revanche, je ne vois mie qui m'obligerait à supporter tant votre vue que votre présence, hormis les allégeances.

Adoncques, si dévoué vous m'êtes - vaste fumisterie et insulte à mon intelligence si vous pensez que j'y vais croire ne serait-ce qu'une seconde - restez le plus loin possible de moi, que l'air que je respire s'en trouve assaini. Vous me rendrez par là-même un grand service, et le seul dont j'ai besoin venant de vous.

Armoria de Mortain
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Armoria

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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeSam 4 Oct 2008 - 23:59

Le 4 d'octobre 1456

Citation :
Bien cher Cardinal,

Qui n'essaie rien n'a rien, dit-on... J'en ai plus ou moins fait ma devise, et vous voyez que je continue à faire feu de tout bois. Que votre voyage vous soit donc propice - Doux Christos, toutes ces études ! Vous m'allez sembler un beau jour trop cultivé pour que je soutienne la comparaison !

Vous trouverez, jointe à la présente missive [*] l'organisation de notre tournée. Plaise au Ciel que nos routes se joignent au gré du destin - fût-il poussé par notre volonté.

A défaut d'avoir pu répondre favorablement à ma demande de secours, je pense que votre chevalerie vous condamne à nourrir mon impatience de quelques nouvelles par voie épistolaire. Oui, vous êtes en droit de songer que je n'ai nul scrupule. Echec et mat, j'en doute... Echec tout de même, néanmoins, que j'annonce à présent. A vous de ruser, donc.

Et voici la formule consacrée, mais ce soir frappée au coin du bon sens : à bientôt.

Armoria

PS : votre forteresse est-elle toujours aussi bien gardée et inattaquable, ou bien y aurait-il quelque fissure à peine perceptible ?
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeDim 19 Oct 2008 - 17:08

Le 19 d'Octobre 1456 :


Citation :
Dame Armoria, Grand Maistre de France,

Veuillez de prime abord, excusez l'outrecuidance de ce dérangement. Vous ne me connaissez pas, je ne suis qu’un vieux noble poitevin. Je n’ai jamais eu la joie d’être invité à Paris donc je ne connais guère les us et coutumes de la cour. Homme d’armes ma vie fut en partie consacrée à la gloire de Nostre Bon Roy. Je suis de ceux qui ont combattu dés que le danger se faisait sentir, en témoigne la Médaille de l’Ordre de la Reconnaissance Royale que je porte avec fierté. Pour information elle me fut remise par SM Lévan III pour mon engagement sans faille au côté du Roi, pendant la Fronde……..

Maintenant vous me faites passer pour un félon, quelle gageure !

Il semble que votre mémoire ait omis moult détails, je me permets d’utiliser ce terme avec humour. L’Anjou est une province félonne à la couronne, dois-je vous nommer toutes les mauvaises actions commises par ce Duché depuis la nuit des temps. Je ne peux imaginer que Nostre Bon Roy nous mette au banc des accusés sans quelques manigances de sa cour.

L’Anjou est une menace pour le Poitou. Je suis effaré de voir ses nobles crier au scandale alors que ce sont les mêmes qui il y a peu, avalisaient les exactions de leurs compagnies franches.
Dois-je vous rappeler le Maine ?
Ces mêmes compagnies sont venues faire des excursions au Poitou à moult reprises.

Ne prenez pas les poitevins pour des couards et des imbéciles !!!!!

Je suis un homme d’armes mais surtout un homme d’honneur. Alors vous pouvez user de pressions sur mon Comte, le merveilleux Faooeit de Surgères, mais sachez qu’où je me trouve elle ne m’atteignent pas.
Les fameux nobles d’Anjou, que vous soutenez, ont mis une nouvelle fois ma tête à prix. Le hic est que je suis toujours vivant.

Dame Armoria, vous soutenez un peuple où le brigandage s’érige en raison d’état.

Bien à vous, mais sachez quoiqu’il advienne que je suis le seul responsable devant Aristote et Nostre Bon Roy. J’assume pleinement mes actes et ne vais pas pleurer aux pieds des nobles sentant vraiment très très bon. Les membres de l’Armée Blanche Plantagenêt sont sous mes ordres !!!!!

Quant à mes terres et mon titre, leur perte ne me mettrai pas dans le désarroi le plus total……par contre mon allégeance va au Comte du Poitou. Mon mandat, datant de jours où vous veniez juste de naitre j’imagine, est révolu depuis fort longtemps……..donc je n’ai pas à prêté allégeance à Nostre Bon Roy.

Je vous souhaite la bonne journée Dame,

Respectueusement

Toucoul du Mulet Blanc
Comte de Melle
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeDim 19 Oct 2008 - 17:28

Le 19 d'Octobre 1456

Citation :
Le bonjour, messire,

Paris, vous n'auriez guère eu d'occasions de m'y rencontrer, puisque je m'y fais fort rare : à mon sens, servir le Roy point ne se fait sous les lambris dorés... Je cuide que sur ce point, nous tomberons d'accord.

Vous semblez concevoir quelques doutes quant à ma mémoire, je m'en vais vous rassurer sur l'heure.

Je n'ai oublié mie, ni des vilénies naguère commises par l'Anjou, ni des services jadis rendus par le Poitou. Mais, de fait, ma mémoire récente étant itou en bon état, je n'omets point davantage les efforts - certes modérés - faits par l'Anjou, ni les actes indélicats commis par le Poitou ces derniers temps.

Quoiqu'il en soit, Sa Majesté a devoir de protection envers ses vassaux : quand le Poitou, fort en armes et en hommes, attaque un Anjou faible et ruiné, nul ne saurait se taire, vous l'intuitez. Pour preuve, les réactions unanimes devant les menées poitevines...

L'inimitié, pour ne point dire la haine, entre vos deux provinces, est chose ancienne, et qui oncques ne fut réglée. La violence ne saurait engendrer qu'escalade, tant elle entretient les rancoeurs, et votre passé commun, votre présent, le prouvent à la face du monde.

Je veux croire que l'Anjou va perdurer dans sa volonté de se mieux conduire que par le passé.

Je veux croire qu'à terme, une entente entre vous sera possible.

Mais pour cela, les armes se doivent taire : elles couvrent la voix des hommes de bonne volonté, et ne laissent plus entendre que cris de rage et de douleur, qu'appel à la vengeance.

Le Poitou ce jour est le plus fort des deux. Mais demain ? Dans six mois ? Les armes ne sont point solution viable à long terme.

Vous me parlez de vos services au Roy ; cela vous honore. Mais pour avoir combattu à Compiègne, j'y ai vu dans les rangs ennemis des hommes et des femmes qui à la même époque avaient oeuvré pour Sa Majesté, et qui avaient cependant sombré dans la folie de s'en prendre à lui... De telle sorte que nulle médaille ne préserve de folies à venir : c'est le passé que les récompenses honorent.

Quant à l'appel fait aux nobles poitevins, c'est la suite logique du refus d'organiser la cérémonie d'allégeances. Vous n'êtes point sans savoir que dans ce cas, c'est toute la noblesse de votre province qui sera mise en porte-à-faux.

Pour en revenir au sujet principal, oncques ne laisserai le faible se faire écraser par le fort, quel que soit ce faible et quel que soit ce fort -hormis Sa Majesté, cela va de soi.

Ma - relative - jeunesse ne me freine en rien, pas plus que votre - relatif - grand âge ne doit être une excuse pour couvrir les agissement de votre Comte.

Comte qui a maoeuvré, manipulé et menti, y compris en public, les Feudataires en sont témoins.

Pour gage de ma réelle volonté de paix, je puis même tenter d'obtenir que, pour peu que vous renonciez, les Angevins renoncent à leur tour à se venger de vous. Non que je suis certaine de l'obtenir, mais je puis en tout cas essayer.

Cordialement,
Armoria de Mortain
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeDim 19 Oct 2008 - 22:17

Le 19 d'Octobre 1456


Citation :
Dame Armoria, Grand Maitre de France,

Votre réponse rapide me sied à merveilles, par contre son contenu me laisse perplexe. J’hésite entre rires et larmes, comédie ou drame, poitevins sereins ou angevins défunt, Poitou ravi ou Anjou détruit.

Vous me dites dans la même lettre croire que l’Anjou va perdurer dans sa bonne volonté et n’être point certaine qu’il ne tente de se venger.
Quel message voulez-vous me faire passer !!!!!

Qu’il ne faut pas les écraser pour qu’ils puissent revenir plus forts ?

Dame, vous vous méprenez je ne suis pas un vieillard sénile, loin de là de, je pourrai quérir ma douce mie pour témoigner de ma vigueur. Par contre lorsque je lis des inepties arguant de la parole angevine, mon sang ne fait qu’un tour……….Depuis la nuit des temps les dirigeants de cette contrée se parjurent après chaque négociation ou traité.
Je ne suis point affamé pour avaler telle couleuvre.

Il n’est pas encore arrivé à mes oreilles quel est donc cet intérêt personnel qui vous pousse à soutenir ces hommes.
Un homme ?

Voyons Dame Armoria, donnez-moi des raisons valables pour agir dans votre sens.

Bien la bonne soirée,
Respectueusement,

Toucoul du Mulet Blanc,
Comte de Melle
Résident du Château angevin.
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeDim 19 Oct 2008 - 22:27

Le 19 d'Octobre 1456 :

Citation :
Le bonsoir, messire,

Ce qui me pousse à y croire, c'est la simple logique, en sus des enseignements de notre Saincte Mère l'Eglise.

La guerre est le pire des maux, en cela qu'à moins que d'anéantir la totalité de ses ennemis - et vous comme moi ayant combattu savons que c'est impossible - elle porte en elle le germe de la guerre suivante. C'est là chose humaine : quand vos terres ont été ravagées, quand ceux de votre sang ont été tués, vous ne vivez plus que pour vous venger. N'est-ce pas ?

C'est bien la raison pour laquelle vous êtes en Anjou à présent, non ? Et je suis persuadée que c'est la raion pour laquelle, un jour, les Angevins seront chez vous, tant le sans nom, qui a créé les conflits, s'amuse à favoriser l'un puis l'autre camp...

Ils vont retrouver leurs forces un jour ou l'autre, et ce jour-là, la désolation règnera de nouveau, la créature, de nouveau, sera la seule à vraiment gagner. Car ne vous allez point leurrer : les victoires que l'on peut remporter ne sont qu'illusoires si elles ne sont faites dans une pensée aristotélicienne.

Au bout du compte, c'est toujours le sans nom qui gagne.

Voici pourquoi la Curia appelle à déposer les armes. Voici pourquoi les Feudataires appellent à déposer les armes. Voici pourquoi notre Saincte Mère l'Eglise appelle à déposer les armes.

Au nom de l'avenir de vos deux provinces, de grâce, revenez à la raison. Dans chacun de vos actes présents, se profile la mort de gens de vos terres... Les vôtres et celles de l'Anjou. Est-il donc si nécessaire d'abreuver la terre de tout ce sang ?

Voyez le Berry et la Touraine, qui pourtant furent ennemis, se haïssant tout autant qu'Anjou et Poitou : ils ont fini par ne plus prêter l'oreiller à Léviathan, et ont réussi à tisser des liens. Qui l'eût cru, au plus fort de leurs conflits passés ?

Cordialement,

Armoria de Mortain
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeMar 28 Oct 2008 - 22:48

Citation :
Dame Armoria de Mortain,

Je vis bien malgré moi et fortuitement jolif à votre correspondance envers votre poesté mari.
Je ne suis point un Damelot ni un fiéfé mais n'en suis point moins attendri d'estre en vostre présence soyeuse. Je n'en veux point aux jeux d'Avril, comme il est d'usage de le dire concernant la bagatelle, mais sincérité este force de loye.
Dame de Mortain, soyez une correspondante sincère et je serai d'une loyauté dévoué. Vous le verez en apprenant à me connaitre, je ne suis nul malandrain voulant vous nuire. Aussi, j'ai à coeur de mieux vous connaitre.

Ivain Saint Senoch

Citation :
Messire,

Si vous me voulez mieux connaître, le mieux n'est-il point de venir à ma rencontre lorsque je me mêle au peuple ? Pour sincère qu'elle soit, une correspondance cache une partie de la personnalité, la plus spontanée, la plus vivante, ne vous donnant qu'une image tronquée de qui la rédige...

Cordialement,
Armoria de Mortain
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeMar 28 Oct 2008 - 23:01

Citation :
Alais, le 28 d'Octobre 1456

Le bonsoir, Philippe,

Cette lettre, pour m'enquérir de vos nouvelles, mais aussi parce que je suis incorrigible... De vos nouvelles, j'en aurais pu avoir d'autres façons, mais comment résister à la tentation de vous écrire, alors que me voici avec une raison toute trouvée de le faire ?

Dieu qu'il me fut doux, vous ramenant en vos terres, de regarder votre tête, sur mes cuisses, abandonnée dans le sommeil que j'avais été contrainte à vous octroyer... Dire que je n'ai point alors caressé votre front serait mentir. Vous étiez si paisible ! J'ai été suffisamment sage pour ne rien faire d'autre. La douce torture que de regarder vos lèvres et n'y déposer nul baiser...

Me pardonnerez-vous d'avoir usé d'une substance pour vous endormir et ainsi préserver vos intérêts ? M'en voudrez-vous de perdurer dans ce rôle d'ange gardien, tentant tant bien que mal de vous protéger de vos folies ?

Je l'espère, parce que je ne saurais agir autrement...

Veillez sur ce Merceuil comme je veille sur vous, Philippe. C'est le cadeau que vous a fait la Bourgogne, cette Bourgogne que vous aimez tant. Votre Duché porte dorénavant la trace du premier acte malhonnête de ma vie, et oncques ne le regretterai. Je le referais sans hésiter s'il le fallait. Plaise au Ciel que cela lui baille un prix à vos yeux : les pierres de votre domaine portent mon déshonneur. C'est quelque chose de peu, à mes yeux, en regard de qui en porte les couleurs. Ce qui rend ces terres si chères à mon coeur, c'est qu'elles soient vôtres.

Vôtre,
Armoria


Dernière édition par Armoria le Jeu 19 Fév 2009 - 19:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeLun 29 Déc 2008 - 1:12

Citation :
Bien cher - et trop lointain - ami,

Que l'an neuf, par mes voeux, comble vos attentes et désirs. Mais la présente n'a point pour seule mission ces voeux de bout d'an. Elle me rappelle à votre bon souvenir, ainsi que la promesse que vous me fîtes au début de la tournée de vous joindre à nous sitôt que nous nous rapprocherions.

Nous sommes pour l'heure en Touraine, à Vendôme, pour quelques jours, appliquant à la lettre la trève des confiseurs et nous remettant des heurts subis voici quelques temps.

J'aurais grand plaisir à vous retrouver : ce qui est rare est cher. Vous vous faites de plus en plus rare, donc vous m'êtes de plus en plus cher... Vous ne pourrez en aucun remettre en cause la validité de mon raisonnement, n'est-ce pas ? Et cela fait si longtemps que le nectar de Nuits Saint Georges n'a coulé en ma gorge ravie que j'ai parfois - horreur - presque l'impression d'en avoir oublié l'arôme délicat. Est-ce qu'un Duc bourguignon serait assez cruel pour me laisser en un tel état ? Je n'y puis croire une seule seconde.

Adoncques, cher ami, je m'attends du jour au lendemain à voir surgir un bel homme de jaune vêtu au coin de la rue...

Amicalement,
Armoria
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeLun 2 Fév 2009 - 0:52

Fécamp, le premier de février 1457

Citation :
Le bonsoir, mon ami,

La présente, non pour le plaisir dont je sais que chacune de mes missives vous comble, mais pour vous aviser que ce que je craignais s'est produit. Il y a une demande de destitution à votre encontre pour défaut d'allégeance.

Or, je sais que nous, nobles de Bourgogne, n'avons reçu nulle lettre In Gratibus à ce sujet, et selon mes sources en Bourgogne, vous ne quittez guère vos terres - même, hélas, pour que je puisse voir au coin d'une rue la chemise jaune que vous comptiez revêtir pour venir me rendre cette visite promise voici quelques mois...

Mais si je suis prête à défendre bec et ongles, et avec la fougue que vous me connaissez, toute demande d'appel auprès de la Pairie, je ne puis hélas, je crois, la faire à votre place.

Cardinal, c'est en tant qu'amie que je vous le demande, et au nom de tout ce que nous avons partagé depuis ce jour où vous avez accueilli une petite ambassadrice un peu perdue en Bourgogne : faites appel de la décision sitôt qu'elle sera connue.

Je vous en prie, ne laissez point partir Nuits, où vous aviez promis jadis de me faire prisonnière afin que de protéger le Royaume de mes charmes que vous trouviez si dangereux.

Cédez à ma supplique... De grâce. Je me ferai votre avocate, je me ferai votre défenderesse, je plaiderai votre cause mieux encore que toutes celles que j'ai eu à plaider un jour... Faites cette demande, mon ami.

Mignonnement alarmée,
Armoria
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeMar 3 Fév 2009 - 1:21

Expéditeur : Cardinal de Nuits-Saint-Georges
Date d'envoi : 1457-02-02 22:36:04


Citation :
merci d'avoir averti le beau cardinal, courtoisie qui aura échappé et à la hérauderie et à la hardie saxaltesse ...

le destitution du beau cardinal ne peut qu'être un malentendu qu'il aura à coeur de confondre rapidement ... toutefois si vous aviez un conseil à lui donner pour qu'il se dirige directement au bon endroit pour faire valoir ses droits, il vous en saura gré, tout comme il appréciera votre présence à ses côtés lors du règlement de cette sinistre histoire

amicalement
cardinal, baron de nuits-saint-georges, duc de beaujeu et pair de france
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeMar 3 Fév 2009 - 1:30

Fécamp, le 2 de février 1457

Citation :
Cardinal, mon ami, mon si cher ami,

Vous n'avez sans doute point idée de la joie que me procure votre réponse, alors même que je m'apprêtais à entamer - appelons les choses comme elles le doivent être - un harcèlement épistolaire, d'au moins une missive par jour, jusqu'à vous convaincre...

Ayant mené enquête, et reçu nouvelles de Saxaltesse, laquelle était confuse, j'ai réussi à démêler le fil de l'histoire. Il se trouve qu'elle ne voulait en rien une destitution, mais ce qu'elle nomme un avertissement. Le héraut - la femme du vieux Morkail - lui a présenté un modèle de lettre pour signature, et elles devaient en reparler avec envoi. Or, "Bourgogne" a décidé de son propre chef d'envoyer la missive telle quelle, sans avis final de la seule en droit de demander une destitution, à savoir l'alors Duchesse.

Un cas flagrant d'abus de pouvoir, d'abus tout court, d'autant que la maraude a ces jours-ci bien d'autres vilénies à son actif, comme de prétendre refuser que le Duc Erik prenne Snell pour vassal, et ce malgré la tenue d'une cérémonie par le Maréchal d'Armes...

Quoi qu'il en soit, l'amitié, la sympathie qui de toute part vous est portée fait plaisir à voir, et si je fus la première à réagir, je suis loin d'être la seule. Vous fédérez, mon cher, vous fédérez !

Un dossier a été ouvert à la Pairie, un autre à l'Hérauderie, un autre encore au collège de la noblesse. Et sachez-le, mon ami, partout où mon aide et mon soutien vous seront nécessaires, vous les aurez, et de façon indéfectibles, tout comme je vous les avais offerts en d'autres temps. Ce que je baille de bon coeur, oncques ne le reprends.

S'il s'avère que l'Artois s'entête à vouloir garder son Comte excommunié, sachant qu'en outre la peste y fait ravages, je pense que le mieux pour la sécurité du Roy serait d'interrompre le cortège pour un temps. Alors, alors... Je pourrai enfin revenir en Bourgogne, qui elle aussi, souffre mille mots et mille morts.

Pardon si la présente vous semble confuse, c'est dû à la joie de vous lire, et de savoir que vous comptez bien vous défendre.

Là ou ailleurs, à très bientôt, mon ami.

Armoria
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeLun 9 Mar 2009 - 19:39

Citation :
Bien cher Cardinal, le bonjour,

Les événements se sont d'abord précipités, puis je suis tombée en une sorte de torpeur en apprenant la mort de mon époux, tant et si bien que cette missive que je voulais vous mander s'est trouvée sans cesse reportée...

J'ai appris que vous aviez comploté, avec comme complices Snell, la Vicomtesse MarieAlice, et Gaborn, mon frère de coeur. Même s'il n'y a eu que l'intention, puisque vous avez dû rebrousser chemin, cette nouvelle m'a fait chaud au coeur. Certes, j'ai enragé contre le destin qui s'interpose par trop souvent, nous obligeant à remettre sans cesse nos entrevues - si j'étais supersitieuse, j'y verrais un signe, Dieu merci, je ne le suis point.

Toujours est-il que je suis sur le chemin du retour ; nous nous trouvons ce jour quelque part en Artois, et je compte bien vous voir à Tonnerre, ne serait-ce que pour le plaisir du pied de nez à ce sort qui prétend nous empêcher de nous voir...

A très bientôt, donc, mignonnement,
Armoria de Mortain
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeVen 20 Mar 2009 - 1:54

Citation :
Le bonsoir, mon ami,

Ce n'est pas sans perplexité que je vous fais missive ce jour d'hui. J'ai appris ces derniers temps quelques petites choses qui ne sont point sans m'intriguer, et que je me dois de vous narrer, tant je pense que vous êtes concerné, de fait.

Il se trouve que votre (ancienne, toujours actuelle ? J'avoue l'ignorer) favorite, Effaimeyre, a donné ordre à la RUSE de m'occire. Elle leur a conté mille billevesées à mon sujet, affirmant que je souhaitais faire piller Dijon avec mes amis brigands (des amis brigands ? Moi ? Piller Dijon ? Moi ?), qu'elle craignait que par ma faute, vous n'ayez du sang sur les mains... Tous arguments qui sont mensonges plus éhontés les uns que les autres.

Toujours est-il que nombreux sont ceux qui sont allés au-delà de ces absurdités, et ont cherché à connaître les vraies raisons. Et vous allez rire, mon ami, la vraie raison... Il semblerait que ce soit vous. Tout cela ne serait, en fin de compte, que cette rivalité féminine, vieille comme le monde. Pourquoi ? Je l'ignore. A-t-elle eu vent du fait que notre amitié n'a pas toujours été platonique ? Votre tentative - hélas avortée - de visite surprise en Artois a-t-elle déclenché en elle de la jalousie ? Vous seul pouvez éclaircir ce mystère, mon ami. Aussi, comprendrez-vous mon impatience à lire votre réponse. Et plus j'y pense, plus votre silence à mes missives, et lors de mon récent passage à Tonnerre, m'inquiète. J'en viens à me demander si vous ne seriez point reclus, voire pire...

Je serais surprise que le beau Cardinal accepte la notion de possession par qui que ce soit, y compris par un jupon, aussi affriolant soit-il.

Quoi qu'il en soit, vous l'intuitez, je ne compte guère en rester là. Non seulement parce que la Bourgogne est mon foyer, et que je me refuse à fuir ou me cacher, mais en outre, parce qu'elle a appelé mes ennemis à venir en notre Duché afin que de me faire rendre gorge. Et je refuse catégoriquement de laisser une stupide jalousie - injustifiée, qui plus est - menacer la terre que j'aime.

A vous revoir très vite, je l'espère, mon cher Cardinal. Si notre amitié me doit coûter la vie, qu'au moins, j'en profite un peu, morbleu !

Mignonnement,
Armoria
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeVen 29 Mai 2009 - 22:38

Citation :
Lyon, le 29 de mai 1457

Cardinal, mon ami,

C'est en Bourgogne, à un beau Duc aimé et respecté, qu'écrit ce jour une mignonne princesse dont le coeur vient de se briser, et qui n'a de cesse de pleurer... A se demander si les larmes ne se vont pas muer en glace, pour former autour de ce coeur une tour infranchissable.

Cardinal... J'ai reçu hier une lettre dont le contenu m'a plongée dans un gouffre d'inquiétude. Asterius de Merceuil m'y annonce un départ dont je sens qu'il sera sans retour. Je l'ai reçue si loin et pourtant si près, à un jour de la Bourgogne, où je reviens dès demain.

Cardinal... Souventefois, je vous ai dit, écrit, à quel point vous me manquiez : jamais autant que ce jour. Jamais autant qu'en cette heure, je n'ai ressenti le besoin de votre présence, de votre épaule pour m'y appuyer.

Je le vais chercher, je le dois retrouver... M'y aiderez-vous, mon ami ?

Oh, Cardinal, je vous en prie... Je sais que mes lettres troublent votre ataraxie, tant et si bien qu'elles restent bien souvent sans réponse. Qu'y puis-je si j'éprouve le besoin de vous écrire, le plaisir égoïste de savoir que vos yeux découvrent mes mots ?

Cette fois, c'est un véritable appel au secours que je vous lance. Je perds pied... S'il a disparu, s'il ne compte jamais revenir, que vais-je devenir ? Quel lointain espoir guidera ma route ? Quel amère pensée me rappellera tout ce que j'ai sacrifié sur l'autel du devoir ?

Cardinal, je vous en prie... Aidez-moi.

Armoria
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeDim 28 Juin 2009 - 0:38

Nevers, le 27 de juin 1457 :

Citation :
A vous, vil Sanctus, odieux suppôt du sans-nom,

Sachez que j'ai fort bonne souvenance des menaces que vous me fîtes, bien caché derrière un parchemin, lorsque je me trouvais à Vendôme, le 30 d'août dernier.

Depuis, je suis allée me montrer jusques à Autun, où je pensais pouvoir vous dénicher, croyant naïvement que votre courage serait autre que de velin.

Point ne vous y ai vu : vous vous cachiez, pleutre maraud... Sans nul doute.

Ainsi donc, vous êtes de retour en Bourgogne depuis quelque temps... Vous allez-vous terrer cette fois encore en quelque trou sombre, ou bien allez-vous enfin tenter de mettre vos menaces à mon encontre à exécution ?

Est-ce une faible femme qui vous inspire une telle crainte, ou bien la force de sa Foy qui vous effraie ? Est-ce à dire que vous savez au fond de vous que les bons croyants tels que moi sont protégés et aimés de Dieu, au contraire des déviants de votre espèce ?

Allons, vous qui oncques n'hésitez à vous dire si bien membré, venez donc à ma rencontre, faute de quoi je pourrai faire savoir que vos menaces ne sont que cris d'enfançon capricieux, et vos attributs ceux d'une jeune pucelle effarouchée...

Cherchez-moi donc... J'aurai soin de prendre avec moi de quoi faire un bon bûcher, qui saura réchauffer la fraîcheur des soirs d'un été encore jeune.
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeDim 28 Juin 2009 - 14:51

Citation :
La dame,

Je vous trouve bien bravache. Vos propos, je le sais, dissimule en fait la crainte de me rencontrer en chair et en os sous peu. Mais cette angoisse n'est-elle pas de la fascination ? On vous dit la cuisse légère ; du moins est-ce les rumeurs qui courent dans les bordeaux de Châlon. On raconte que vous aimez organiser des parties fines dans votre château, entre nobliaux dégénérés de votre espèce. Cela ne m'étonne guère car vous avez toute la perversité du Sans Nom, étant allée jusqu'à séduire ce gueux de Levan le Diaphane.

Trêve de beau discours. Je ne sais ce que Deos me réserve, mais je connais votre destin. Vous finirez sur un pal que j'aurai moi-même pris soin d'aiguiser. Ainsi cesserons vos crimes et ainsi la Bourgogne sera libérée de la chape de plomb que la noblesse fait peser sur les petits.

Ainsi soit-il !

Le Lion marche pour son dernier combat. Il sera victorieux ou il disparaîtra.

Sanctus du Vert Galant.

Citation :
Ta, ta, ta...

Que voici un vilain roquet, ne sachant qu'à distance et à loisir aboyer et montrer ses petites quenottes...

Pour moi, rien ne me saurait effrayer, et mourir en servant Dieu, mon Roy ou ma Bourgogne me serait douce et belle chose, qui me comblerait de joie et d'honneur.

C'est là une chose qui vous est si parfaitement étrangère que vous éprouvez le besoin de cracher votre venin pour tenter de trouver une explication à ce qui pourtant saute aux yeux. Aimer et servir, tel est mon destin, et qui s'inscrit non dans ce que la chair peut offrir, mais dans la pureté de cristal du dévouement ultime et du tout dernier don.

Qui se prétend libérateur a toujours un joug plus lourd à imposer que celui qu'il prétend combattre. La seule chose qui vous gène, au fond, c'est que de ce que vous désignez comme un joug, ce n'est point vous qui en avez les rênes. Souventefois, les pseudo-libérateurs n'ont point le bon sens de comprendre qu'aussi longtemps que le monde sera monde, et que l'homme sera l'homme, il y en aura toujours pour se tenir au-dessus des autres.

Et mieux vaut une société où l'usage de nos ancêtres, ainsi que l'amour du Très-Haut, guident nos actes et les orientent.

Rien de vous ne me saurait effrayer. Je ne crains nul mal, parce que ma vie a été remise de bonne grâce, et avec amour, entre les mains de Dieu depuis mon baptême, de mes suzerains depuis mes octrois, et du Roy depuis ma naissance.

Ainsi, ma cause est juste, et non point fanatique. Ainsi, mes combats sont-ils nobles et non point emplis de haine et de venin. Au bout du compte, les hommes de bien triomphent toujours, grâce à Dieu, et peu importe que je tombe, si c'est pour que la victoire approche.

Quant à vous, vous aurez tout loisir de vous repentir de vos péchés quand vous sentirez les flammes du bûcher lécher votre corps impie et nauséabond.

Cordialement, et vous disant à bientôt, si vous en trouvez le courage, sait-on jamais,

Armoria de Mortain
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeMar 9 Mar 2010 - 16:09

Citation :
Bel ami,

C'est une fois de plus en endossant - bien volontiers - ce rôle qui me pousse à veiller sur vous, même de loin, que j'ai envoyé au collège de la noblesse la missive dont vous trouverez copie ci-dessous.

Et j'en profite pour vous avouer que vous me manquez beaucoup - mais cela, vous le savez - que je pense à vous plus souvent que ne le voudrait une amitié au sens où on l'entend en général - mais cela, vous vous en doutez - et aussi que je brûle d'enfin terminer cette conversation que l'heure avait interrompue - mais cela, je vous en ai suffisamment rebattu les oreilles pour que vous l'ayez oublié.

Prenez soin de vous, bel ami, et accordez quelques bienfaisantes pensées à celle qui vous garde sa tendresse tout mignonnement,

Armoria

"A tous,

Le valet que je charge de porter mes réponses icelieu, discutant avec les gardes postés à la porte, m'a fait savoir que le noble entre les nobles, ceui qui est le modèle de nomber d'entre nous, à savoir le beau Cardinal, se verrait interdire cette salle si la fantaisie lui prenait de venir rendre visite à ses com-pairs.

C'est là un fait contre lequel je me révolte de la plus vive façon.

Songer que l'on puisse conserver les accès à un verbam, qui en toutes choses a démontré et plusieurs fois qu'il y avait plus de noblesse chez un porc en sa fange que dans toute sa personne, et fermer les portes au beau Cardinal ?

Soit.

Si ce lieu ne sert plus qu'à accepter le ramassis, ceux qui par leur comportement portent ombrage à ce qui devrait être la fine fleur de la Bourgogne, de peur de me voir considérée à égalité avec des êtres vils, alors que l'un de mes plus chers amis, l'un des êtres auxquels je tiens le plus depuis tant d'années, se voit soupçonné et chassé, lors ne me restera plus qu'un seul et unique choix : faire savoir haut et fort - et Dieu sait si je m'y entends à faire porter ma voix, même en étant au loin - et ce de façon publique, que je me désengagerai de ce collège qui tend à devenir la même stupidité coincée et embourbée dans des règlements ne devant rien au simple bon sens, mais à cette odieuse manie procédurière qui gangrène notre société.

A l'heure où l'on parle de récompenser la représentante de ce collège - ou du moins de ce qui reste de ce collège - voici que sont salies tout à la fois deux institutions de la Bourgogne : feue la Toison, et ce lieu.

Au vu du temps nécessaire à la réflexion, et celui nécessaire au trajet des courriers, d'ici une semaine, j'aviserai, selon ce qui aura été fait et dit.

Fait en Arles la franche, le 9 de Mars 1458,
Armoria de Mortain,
Atterrée."
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeLun 7 Juin 2010 - 14:56

Citation :
Expéditeur : Odoacre
Date d'envoi : 2010-06-07 11:53:12

Très chère altesse et fille en Dieu,

Adonc que je vous escript cette lectre entre la Guyenne et le Périgord où je travaille à fayre triompher la Vraie Foy contre tout à la foy les méchants personnaiges appelés Lions ou Réformés mais aussy contre les mauvais aristotéliciens dont certains souilles l'état de prêtre par leur corruption et leur médiocrité, tâche herculéenne et harassante mais dont la réalisation confère tant de suffrages célestes que c'est grande et quotidienne joie que cela.

Et sci je vous escript à vous ce n'est pas seulement comme Grand Maître de Francie Occidentale mais encore et seulement parce que vous avez démontré à de nombreuses reprises votre attachement à une Foy dénuée de tout compromis, celle d'un Royaume époux fidèle de la Sainte Église, fidélité qui ose pleurer lorsque la Sainte Église se devient par trop paresseuse, affaire délicate à mettre en �uvre tant ces choses spirituelles sont aussi choses diplomatiques.

Mais cela est si rare que cette foy sincère et cette fidélité à la Vraye Foy, j'entends si rare chez les Grands de ce Royaulme où souvent, les armoiries des uns, les palais et les titres des autres sont considérés comme choses acquises de tousiours et justifiant que Dieu soit soumis à ces ors temporels... et là est une grande faiblesse et grande démission de la très Saincte Église : nous n'osons point dire avec amour, amitié mais fermeté aux Grands comme ils doivent être pieux autrement qu'en apparence, et ce parce que nombre de prêtres sont là comme des mendiants à espérer recevoir quelque miette nobiliaire, fief, blason ou je ne sais encore.

Cela est désastreux, mais j'ose croise que ce n'est guère désespérant et qu'il n'est jamais trop tard pour persister dans cette voie que certains osent emprunter.

C'est la raison pour laquelle je vous souhaitais vous escripre adfin de vous proposer quelque beau projet visant à transformer Paris, la Pairie et par extension toute la race noble en peuple puissant de Dieu, réel exemple spirituel pour tous les sujet du Roy de Francie Occidentale.

La première étape consisterai par l'organisation de prédications, homélies, conférences, débats et enseignements très réguliers et très constant en la Cour de France et dans tous autres lieux qui par extension touchent toutes ces personnes à infuser de choses célestes. N'étant cependant guère introduit dans ces sphère où la rigueur de mon vêtement ne me permet pas de me présenter armé de mon seul Verbe, je vous fais cette proposition.

Il existe déjà un Grand Aumônier de France aussi n'est-il guère possible d'en créer un second, c'est pourquoi je vous proposer l'érection d'un nouvel grand office qui démontrerait là la grande piété de la Cour, je parle d'un office de Grand Prédicateur Royal, charge puissante et spirituellement magnifique qui, s'appuyant sur l'Institut d'apologétique que je construit avec mon archidiacre sur mon fief brantômois, sera alors le Phare indiquant la voie du Soleil pour tout le Royaulme.

Priant Dieu vous donner longue vie bonne santé, je me recommande à votre bonne grâce.

Odoacre de Corinthe, évêque de Périgord et Inquisiteur de la Foy.

Citation :
Monseigneur, le bonjour,

Afin que de ne vous point perdre en de faux espoirs, le début de ma lettre sera sans détours ni ambages aucuns : les règles en le Royaume de France sont strictes et claires, et stipulent que le nombre de Grands Offices ne saurait être augmenté. Adoncques, si votre proposition devait voir le jour, ce ne pourrait se faire qu'au sein de la Maison Ecclésiastique Royale, en tant qu'office et non en tant que Grand Office.

Par ailleurs, et malgré le respect dont je fais toujours preuve envers les représentants de charges spirituelles, j'avoue me trouver fort chagrinée de correspondre avec vous, qui avez tendance à dire pis que pendre du Roy, ainsi qu'à lui reprocher, et publiquement, bien souvent, des maux dont il n'est en rien responsable. En agissant de la sorte, je vous assure qu'il faut avoir la Foy chevillée au corps pour ne point prendre le mors aux dents, et laisser Léviathan murmurer de bien vilaines choses, lui qui aime à confondre dans l'esprit des faibles gens l'homme qui s'exprime et ce qu'il représente. C'est pourquoi, bien souvent, les colères, les abandons, se tournent contre l'Eglise quand ce n'est que l'un de ses représentants qui s'égare.

Moi-même, c'est vous dire, après l'humiliation de la si molle croisade, je me suis un temps laissée aller à la colère. Il m'a fallu bien de la volonté et de la réflexion pour parvenir à éteindre ce foyer allumé en mon coeur. Je n'ose imaginer les conséquences sur ceux dont la Foy est moins solide que la mienne...

Adoncques, je ne puis que profiter de la présente pour vous appeler à davantage de vigilance et de prudence dans le choix de vos cibles, de vos mots, de vos reproches, parce que viser ses meilleurs alliés est toujours un bien mauvais choix.

Respectueusement,
AdM
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeMar 8 Juin 2010 - 18:23

Citation :
Le bonjour, bel ami,

Cette lettre est non seulement une lettre - ce qui, je le sais, n'avait pas échappé à votre sagacité - mais également une invitation.

En effet, cela faisait bien longtemps que je n'étais revenue en Bourgogne, et par conséquent, bien longtemps aussi que je n'avais point fait certaines choses. Certaines par devoir et habitude - comme prêter allégeance - et d'autres parce qu'elles me sont délices - comme le fait de vous voir.

Adoncques, et puisque par un curieux hasard, mon coche n'est point monoplace, j'ai l'audace de vous convier à aller alléger en ma compagnie - heureux homme que vous êtes.

Vous n'allez tout de même point dire non à une amie si mignonne et dévouée, qui savoure allègrement la joie de retrouver ses terres ? Non, n'est-ce pas ? Donc, c'est que vous allez dire oui ! Parfait, je viendrai vous chercher.

A tout bientôt, donc,
Mignonnement,
Armoria
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeJeu 15 Juil 2010 - 1:16

Citation :
Bel ami,

Je ne sais ce qui me pousse à vous écrire cette lettre. Peut-être une jalousie dévorante envers votre satanée ataraxie, elle qui possède celui que nulle, jamais, n'a réussi à attacher ?

Peut-être parce que les années passent sur nous et s'avèrent impuissantes à effacer certaines choses, peut-être parce qu'à chaque nouvelle blessure que l'on m'inflige, je me souviens que je mourrai et que je ne tiens mie.

Peut-être, sûrement, parce qu'une prudence que ma facette publique ignore me pousse à faire passer pour de l'amitié ces quelques mots que je vous envoie de temps à autre, et où je serine que vous me manquez.

Non, bel ami, ce n'est pas amicalement que vous me manquez. Chaque fois que j'ai la chance de vous voir, je me sens tout aussi éblouie et intimidée que cette petite ambassadrice des Flandres devant un beau Duc de Bourgogne.

Non, ce n'est pas amical. Non, ce n'est pas platonique. J'en suis à une période de ma vie où même à moi, je ne saurais mentir.

Reste à voir si j'aurai le courage de vous envoyer ceci... Je sens que cette lettre va rester serrée dans mes effets, et qu'un duel va se livrer en mon esprit, entre la garder et vous la faire parvenir. J'ai si peur : et si vous la rejetiez ? Et si vous me rejetiez ?

Ce parchemin est une porte, assurément : mais que cache-t-il, de l'enfer ou du paradis ? Je l'ignore, et cela me terrorise.

Mignonnement, et souhaitant être vôtre de nouveau,
Armoria

PS, deux semaines après : je vous envoie la lettre. Dieu exècre les lâches. De grâce, ne m'en veuillez pas...
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeSam 31 Juil 2010 - 23:24

Citation :
Expéditeur : Gigfy
Date d'envoi : 31/07/2010 - 01:00:48
Titre : Impromptu
Il fut rapporté à l'oreille du poète
Qu'en Royaume de France, il était une princesse.
La mine altière, esprit droit, réputée forte tête,
Aussi blonde que miel, tant douce qu�une chasseresse.

En quelles circonstances, l�histoire ne le dit pas
Elle fut condamnée veuve par édit du Très-Haut
Cette sentence la rendit bouche et oreille du Roi
Et bientôt bras armé, du Trône premier suppôt.

Ce tableau contrasté attirait les galants
Que la richesse de la supposée proie tentaient
Les avides de pouvoir guidés par cet aimant
Eurent aussi, par cohortes, de sordides projets.

La jeune femme était belle, d�avenir un peu moins,
Guettée par tant de loups, elle dut forger ses armes
Pour ce faire pris parti de n�en avoir aucun
Et au feu du Devoir elle fit sécher ses larmes.

D�autres enfin par sa danse et ses chants attira,
Ceux là étaient naïfs, papillons fascinés
Que deux éclairs d�émeraude brûlèrent sans joie
Attisant la rumeur d�un surnom attribué.

L�oreille du poète entendit bien des choses
Peu de bon, du mauvais, de l�envieux, du servile
Et, ce qui l�inspira, des détails moins moroses :
Une vêture de bleu, un parfum de vanille.

Sans poser la question ou du vrai ou du faux
Recueillit en son sein tout ce matériau
Exhuma des limbes de son monde de mots
Un peu d�Art grattouillé ça et là en sept lots.

...


Il contempla son �uvre
En fut un brin perplexe.
Pourquoi ? Comment ? Quand donc ?
Et maintenant qu�en faire ?

« Rendez-donc à César ce qui est à César »,
Se remémora-t-il un texte fort opportun.
Ce qu�il fit dans l�instant
Signant finalement :

Gigfy, troubadour, bouffon, d�alcool titubant.

Citation :
Il était une fois une blonde altesse qui reçut un beau soir dans ses voyages incessants - malles à peine ouverte et tout juste sortie de son bain parfumé - quelques vers.

Non point ceux vivant dans quelque belle pomme qu'une vilaine sorcière - appelons-la dragonette, même si elle ne paraîtra plus dans ce conte, tel est le plaisir de la conteuse - aurait empoisonnée pour nuire à la princesse, non : des vers de troubadour.

La blonde et vanillée altesse les lut, le sourire aux lèvres, et non sans goûter la fine ironie de certains passages qui frisaient plaisamment l'impertinence. Mais si elle était chatouilleuse, ce n'était pas en tout cas au niveau de la suceptibilité.

En revanche, elle aimait à s'entourer de gens de talent, et tâcher de faire profiter au plus grand nombre des talents que le hasard de la vie lui faisait découvrir. Aussi répondit-elle dès le lendemain à l'artiste que s'il lui seyait, elle ne rechignerait pas à s'attacher ses services. Quoi de mieux en politique qu'avoir dans son entourage quelqu'un sachant manier rime et bouffonnerie ? Elle n'était pas sans savoir que c'est souvent leur pertinence que l'on reproche aux impertinents.

La conteuse laisse là son histoire, parce qu'elle ignore à ce jour si le troubadour accepta l'offre de la princesse.
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Sep 2010 - 19:31

Citation :
Bel ami,

Figurez-vous qu'Eusaias est venu me voir, fort inquiet, et que par contrecoup, me voici inquiète aussi. En effet, il m'a confié que vous n'aviez point encore répondu quant à la levée de ban en Bourgogne. J'avoue que si j'attends avec une impatience que je serais hypocrite de vouloir vous dissimuler la réponse à une missive vanillée que vous reçûtes récemment, ce silence-là, concernant directement vos fiefs, me plonge dans un profond désarroi.

Je ne savais encore si j'allais participer au ban depuis la Touraine ou bien en retournant en Bourgogne. Depuis la conversation avec Eusaias, ma décision est prise, et fermement : je rentre, prenant la route dès ce soir. Je rallierai une armée, en formant le voeu que dans votre désir de protéger tout à la fois la Bourgogne et celle qui est - au moins - une amie à vos yeux, vous vous joindrez à nous.

Cardinal, beau Cardinal, vous, bel ami, je vous en conjure, défiez-vous de cette ataraxie, car elle est soeur de l'acédie... Faites-vous entendre, et daignez partager nos combats. Nous sommes nombreux qui tenons à vous, et vous savez à présent que je me place - orgueilleusement, il est vrai - au rang de ceux qui vous chérissent le plus. Nous serons bientôt à Tonnerre, et mon souhait est ardent, ô combien, que vous veniez vous placer à nos côtés.

Mignonnement,
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeJeu 9 Sep 2010 - 1:16

Citation :
Bel ami,

Sur les routes nous nous hâtons. Nous nous dirigeons tout droit vers vous, avec au fond du coeur l'espoir qu'un messager nous guette, porteur d'une réponse de vous - ce nous n'est point d'orgueil, mais de pluriel, car j'y mêle Eusaias.

De grâce, bel ami, tuez ce silence d'un bon coup de plume !

Mignonnement,
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MessageSujet: Re: Courriers   Courriers - Page 3 Icon_minitimeMar 14 Sep 2010 - 0:24

brouillon a écrit:
Bel ami,

Ai-je au moins le droit d'encore vous nommer ainsi ? Lorsque j'étais au loin, je pouvais accuser de ce silence un mauvais messager, des brigands qui l'auraient attaqué et laissé pour mort au coin d'un bois... Lorsque j'étais au loin, j'avais encore la possibilité de me cacher l'évidence. Mais ici, à Dijon, où parfois je vous aperçois de loin, j'ai bien plus de mal à jeter sur la vérité un voile de suppositions teintées d'espoir. Cette absence de réponse est beaucoup plus claire que la missive la plus éloquente, ou la plus sèche, hélas.

Il me reste cependant quelque chose à espérer... Qu'à me dévoiler, je n'y ai point perdu votre amitié, qu'à avouer, je n'y ai point gagné autre chose que votre mépris. Je me suis jetée à vos pieds, je le sais bien, mais votre estime a telle valeur pour moi que si j'étais devant vous, et non à vous écrire, n'osant aller vous trouver, je crois bien que je mettrais genou à terre, implorant votre pardon - et méritant votre mépris encore un peu plus.

Et je sais déjà que ce que j'écris en ce moment, si mes pires craintes se vérifient, ne fait que m'enferrer... Je le sais. Mais l'espoir, au long de ma vie, m'a toujours portée, et ne rien faire, ne rien tenter, m'étouffe. Tout en vous mandant cette fameuse lettre, je vous demandais de me pardonner de le faire... Je vous le redemande ce soir. Dites-vous que j'étais ivre, lorsque je l'écrivis, que j'étais victime de je ne sais quelle substance, comme ces choses que certains font venir d'Orient pour s'embrumer l'esprit... Trouvez une raison, un explication, n'importe laquelle si elle suffit à me grâcier, et gardez-moi au moins votre amitié, à laquelle j'ai eu la sottise de donner un autre nom dans mes pensées les plus folles.

Pardonnez-moi, et restez mon ami, à défaut d'autre chose : quoique vous me puissiez bailler, je le chérirai.

Expectativement,
Armoria
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