[jeu] Course Equestre

Enfin les tribunes...elle avisa un siège qui lui paru fort accueillant dans son état de lassitude...mais à peine était elle assise, que déjà prise dans l'ambiance elle se relevait, criant avec les autres spectateurs...à force de concentration elle finit par trouver celle qu'elle cherchait...elle donna la pleine mesure de sa voix pour encourager sa mère...mais à pareil distance il était douteux que celle ci puisse s'apercevoir de sa présence...

Mariette ne l'avait pas habitué à d'aussi piètres performances ! Elle qui excellait à l'habitude en tous, se distinguait ici par une médiocrité vraiment peu coutumière ! Aussi profita-t-il qu'elle passait devant lui, - à la vitesse où elle se trainait, elle n'aurait aucune peine à l'entendre !

- Oh Mariette !! Ce n'est pas comme ça qu'on flatte les montures à Gisors !! Tu n'arriveras à rien là, fais un effort !!

Perché dans son arbre, a l'abri des regards, bien calée contre le tronc, la petite Loreleï sur les genoux, Ari s'époumonait a encourager son frere d'un coté Armoria de l'autre pour la course... Entre deux, elle échangeait des regards complices avec la fillette qui n'était pas en reste en ce qui concernait la voix !

ALLEZ CARMODYYYYY !!!

ALLEZ ARMORIAAAAA !!!

Les jardins étaient vraiement très beaux ici... D'aiilleurs Anya en profita pour brouter un peu d'herbe au passage. Rampa était désespéré.

Cette voix qui l'encourageait rappela Armoria à la réalité. Réalité bien douce, en fait. Galvanisée par la voix de Morgennes plus encore que par ceux d'Ariadne, couvrant les cris de sa fille, elle fit encore plus corps avec son cheval. Ils ne couraient plus, ils volaient.

Elle gagnerait pour son Prince.

Va, 421, va, cours ! Encore un effort !

Apercevant le prince Morgennes, Vinkolat s'en approcha pour le saluer, autant par politesse que pour briser la longue attente de son ecuyère.

- Le bonjour, prince. J'abonderais dans votre sens, il sourit, narquoissi vous le permettez bien sur. Aristote fasse qu'elle le reste, n'est-ce pas ? Même si grand est le mystère de Sa volonté : désignant du doigt Mariette, à peine visible dans le nuage de poussières soulevé par ... tous les autres concurrents voyez comme se traîne mon ecuyère, pourtant cavalière d'expérience ...

Bon, pour la course, c'était perdu... restait à s'amuser et profiter de la vitesse maintenant. Vitesse toute relative s'il en était...
Ayant remarqué que la monture de la fière rousse devant elle était un étalon, Mariette se colla à l'encolure de sa jument. Déserrant ses cuisses, elle se mit à lui murmurer doucement, prenant ses rennes plus laches... comme elle l'eut fait d'un amant qu'elle aurait chevauché. C'est ainsi que toutes deux passèrent la rivière d'un seul corps, l'une aiguillée par le plaisir de la course, l'autre par l'étalon devant elle.

Plus qu'a espérer qu'l'aut' devant aille plus vite maint'nant...

Mariette avait négocié ce nouveau tronçon plus habilement, refaisant une partie de son retard sur le concurrent qui le précédait, ... mais une partie seulement. Se souvenant de la discussion qui l'avait menée ici avec lui, un grand sourire se dessina sur son visage, augurant une plaisanterie qu'elle gouterait sans doute.
Il avisa un domestique passant dans leur dos, et utilisant sans remord, - il n'en avait jamais lorsqu'il s'agissait de plaisanter !, exigeant de lui qu'il lui donne ...

Quelques instants plus tard, Mariette se présenta sortit enfin du virage qui donnait sur le chemin au bord duquel il se trouvait, et Vinkolat bondit, tendant vers elle la main ...
D'une voix haut perchée, il lui hurla

- Oh, jouvencelle, non point de ruban icelieu, mais il vous manque les couleurs d'un spectateur en pamoison pour vous distinguer ! Prenez donc les miennes, je vous en prie !

Et de lui tendre, hilare ... un sabot.

- Vous me demandez là un exercice de foi digne d'un Saint, je crains, Prince !

répondit Vinkolat à Morgennes en riant, tandis qu'au loin Mariette semblait avoir pris la mesure de sa monture qui avançait à présent d'un bon train, au coude à coude avec une autre rousse, dont la grossièreté ne semblait guère trouver la faveur de sa propre monture.

Le bruyant sifflet lancé à sa gauche et sans conteste adressé à sa mère intriga la jeune femme au plus haut point...elle se cala au fond de son fauteuil pour observer tout à son aise l'impudent et la réaction de sa mère...

Certes cela faisait fort longtemps qu'elle n'avait eu de nouvelles d'elle...depuis son dernier voyage en Flandres d'ailleurs...mais à en juger par certaines absences, bien des choses avaient dûes changer depuis la séparation...